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Question
L'époque de l'absence d'époque.



cinzia messina








Ligne de temps : Séminaire 26 juin 2015 Séance 5



Prise de notes

Prise de notes manuscrite 1 Prise de notes manuscrite 1 Prise de notes manuscrite 1


Le terme de crise désigne un état transitoire, or l'Anthropocène est un point non-retour. Il désigne un dérèglement écologique global, une bifurcation géologique sans retour prévisible à la "normale" de l'Holocène.
P39- L'Événement Anthropocène "La Terre, l'histoire et nous" - Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz



Cette "Krisis" est entrain d'enfanter d'une énorme bifurcation, d'un franchissement au-delà qu'eux appellent l'Anthropocène.

Penser l'Anthropocène, c'est enfin abandonner l'espoir d'une "sortie de crise".
P268- L'Événement Anthropocène "La Terre, l'histoire et nous" - Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz



Oui, c'est d'abandonner l'espoir d'une "sortie de la CROISSANCE". (Comment dire non avec un oui, je retiens ça!)

L'Anthropocène est un point non-retour, il faut donc apprendre à y survivre, c'est-à-dire à stabiliser le système Terre dans un état un tant soit peu habitable et résilient, limitant la fréquence des catastrophes, sources de misère humaine. Mais aussi à y vivre dans la diversité des cultures et l'égalité des droits et des conditions dans des liens qui libèrent les altérités humaines et non humaines, dans l'infini des aspirations, la sobriété des consommations, et l'humilité des interventions.
P268- L'Événement Anthropocène "La Terre, l'histoire et nous" - Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz




Je ne suis pas d'abord, il n'est pas question apprendre à vivre dans l'Anthropocène... l'Anthropocène c'est la domination de l'entropie.

00:15:00

Une politique de gauche de la technique c'est ce qui manque. C'est parce qu'elle ne comprend rien à la question d'une politique de la technique...

L'époque de l'absence d'époque. Il faut absolument pas accepter de vivre dans une époque de l'absence d'époque. Le discours de Florian* c'est l'expression d'époque absence d'époque et c'est quelque chose qu'on ne peut pas accepter. Non pas que Florian s'exprime ainsi, mais qu'on ne peut pas accepter de ne rien avoir à répondre à Florian. C'est inacceptable! Si, je tourne autour de l'encyclique... je crois à une possibilité d'une autre époque...

00:20:00

Coordination entre cerveaux, d'abord cela se fait entre cerveaux contemporains mais aussi entre cerveaux vivants et cerveaux morts. Ex : évidement je n'interagis pas avec le cerveau de Socrate quand je lis un dialogue de Platon. Mais néanmoins j'interagis avec quelque chose qui a affaire avec le cerveau de Socrate. C'est très important cette question. La coopération ne se fait pas uniquement avec des contemporains mais avec des non-contemporains... Tout cela se fait sur des couches qui constituent une boule de neige... par ce processus de boule de neige qui ne se constitue pas qu'avec la mémoire d'un individu, animal ou humain. Nous fonctionnons comme cette boule de neige, nous augmentons notre mémoire en permanence et c'est cette augmentation constante de la mémoire qui "sait" qui nous sommes...

Ce sont des boules de neige qui s'agencent les unes dans les autres et qui accueillent des boules de neiges qui ont d'autres formes c'est fractale, ce sont des structures fractales.

Ces structures fractales s'y forment dont ce que j'appelle des rétentions secondaires collectives, des protentions secondaires collectives qui sont constituées par des rétentions tertiaires et des protentions tertiaires. Ce qui est important c'est ce qui se passe aux endroits d'intersections, il y a des couches qui interagissent dans tous les sens. Et ça donne une dynamique trans-intergénérationnelle se produisent des bifurcations... des bifurcations ce sont des saillances, elle se projette vers une promesse, vers une consistance et elle revient très loin en arrière, elle va ramasser, draguer, très profondément, dans les entrailles des rétentions psychiques et collectives secondaires, primaires, tertiaires, etc. C'est ça le travail de production du trans-intergénérationnel, c'est là-dedans que se constitue la transindividuation que se forme des traumatypes, des stéréotypes, etc.

J'insiste sur cette question d'étudier de près les connexions aux intersections des différentes couches dont je vous parle. C'est parce tout ça est une traduction concrète sur pièce d'ailleurs, parce qu'on peut l'étudier que dans une histoire du supplément, en situant ça historiquement, géographiquement, etc. Qu'est ce qui se passe au Japon, en ce moment, ne se fait pas du même ordre ce qui se passe ici, parce que ce n'est pas la même culture, le même fond rétentionnel, etc. par contre cela se passe en ce moment, avec les mêmes rétentions tertiaires. Il faut étudier tout ça sur pièce, cette étude sur pièce c'est ce que j'appellerai un schématisme pratique. (Schématisme au sens d'Emmanuel Kant et au sens où j'ai proposé, il y a 15 ans, d'analyser la question de la numérisation transcendantale à partir de la rétention tertiaire et donc de réviser totalement, la question de la genèse des catégories d'Emmanuel Kant dans toute l'histoire de la philosophie transcendantale. Ce qui est colossale comme sujet! Absolument énorme!).

C'est ça qui nous a conduit à la catégorisation dans un autre séminaire et dont je soutiens que les processus de catégorisation y compris les catégories des concepts de l'entendement qui ne sont pas purs en réalité dont parle kant... Cela signifie que les conditions de schématisation et de catégorisation sont épiphylogénétiques...

Tout cela c'est ce qui se passe dans la grande spirale, LES grandes spirales... c'est le foyer bouillonnant, le volcan des relations d'intergénérationnel et transgénérationnel. Et c'est ça qui ne marche absolument pas aujourd'hui. Ça ne marche pas parce que nous sommes dans une RUPTURE de rétentions tertiaires absolument colossales qui fait totalement exploser ces rapports.

00:28:00

Les grandes époques protentionnelles, il y a une époque où toutes les protentions collectives sont vectorisées par l'idée du progrès y compris quand on est opposé au progrès. Ex: On se représente l'avenir, je vais empêcher l'expansion du progrès...

Cette question des grandes époques protentionnelles, c'est aussi cela que dit Florian, il dit je n'appartiens à aucune protentions collectives, nous sommes plus dans une époque protentionnelle. (Blanchot, Derrida, Heidegger...) l'époque d'absence d'époque, nous sommes dedans.

Il faut appréhender la question de la volonté à partir du concept de bifurcation. Et ce que nous appelons la volonté (Eugène Minkowski, le psychiatre), il faut le considérer comme une bifurcation dans un système de -volution-. Très longtemps on a confondu volonté et -volution-. La -volution- ce n'est pas volontaire, c'est ce qui décrit des actes, parce qu'on a confondu volonté et acte tout simplement. Agir c'est mettre en œuvre une volonté. Ce que j'appelle une volonté c'est ce qui rompt avec des habitudes. Et la -volution- est constituée par des habitudes et la volonté c'est ce qui capable de casser des habitudes. Mais pour pouvoir produire ce genre de bifurcation, en règle générale, il faut que cette capacité à bifurquer s'inscrive dans une époque protentionnelle. Avant le progrès, l'idée de progrès; la vie éternelle (Saint jean de l'apocalypse) c'est une archi protention, une manière de se projeter, etc.

Aujourd'hui, il n'y pas de grande protention... c'est peut-être la fin des protentions collectives, c'est ce qui fait que Florian ne peut plus rêver... absence de rêve... l'époque d'absence d'époque, c'est l'époque de l'absence de rêve. C'est l'époque où on arrive plus à rêver. Je soutiens que le rêve c'est une forme spéciale de la néguentropie qui est documenté par Freud, l'interprétation des rêves. Il dit : on va analyser les rêves, c'est là que les grandes bifurcations de l'inconscient, c'est à dire le désir.

Nous sommes au cœur des très grandes questions du XXe siècle.

L'époque d'absence d'époque c'est aussi la protention, que nous partageons, plus ou moins dans la dénégation, d'une entropie sans appel, une entropie qui n'aurait pas d'issue (Bonneuil et Fressoz, on ne sort pas de l'anthropocène apprendre à vivre et à survivre là-dedans) ... Sans appel, ça signifie dans mon langage personnel, sans redoublement époqual possible. Le sujet de discussion avec Bonneuil et Fressoz, c'est s'il y a du double redoublement époqual, il y en a toujours eu et il y aura encore. Vous avez raison de dire que nous sommes dans une époque d'absence d'époque, c'est effectivement dans ce en quoi nous sommes mais nous ne pouvons pas y rester, vous avez tort qu'on ne peut pas y rester et si vous croyez qu'on ne peut pas y rester... c'est que vous n'avez pas compris que les époques précédentes étaient produites par des doubles redoublements époquaux. Et que votre analyse historique n'est pas suffisamment philosophique...

On ne peut pas y rester au sens y laisser sa peau mais moi je n'y tiens pas... je dois mourir pour la vie et c'est formidable de mourir pour la vie... mais mourir pour rien, absolument rien, je fais parti ce que dit Florian, de la dernière génération, il n'y aura pas d'autres derrières, ce n'est pas acceptable.

Et moi, je ne peux pas vivre dans une telle perceptive. Donc, je vais faire un miracle et je parle très sérieusement, parce que pour moi les miracles existent. Les miracles s'appellent des bifurcations, toutes bifurcations au sens fort est un miracle. Ça veut dire que le système qui engendre la bifurcation ne pouvait absolument pas anticiper la bifurcation. Donc la bifurcation ne peut que lui apparaître comme quelque chose d'absolument d'improbable, impossible c'est à dire un miracle. Cela s'appelle de faire l'impossible.

Et je combats dans ce contexte où j'essaye de contribuer à des miracles. Les miracles étant donc une bifurcation produite dans l'absence d'époque et que tout à coup ferait époque. Je combats tous ceux qui renforcent l'intériorisation du fait que la situation est sans appel. Tous ceux qui contribuent à la démoralisation. Le découragement généralisé, ce sont mes adversaires, je ne dirais pas mes ennemis, ce sont mes adversaires.

Dans le contexte que le combat doit être mené est terrible, il est extrêmement complexe et je pense qu'on ne peut pas mener un combat comme cela. Le combat est lancé maintenant, le débat est parti que ce soit à travers UBER les taxis, l'encyclique du Pape et un certain nombre de chose... cette fois-ci c'est parti. Il faut absolument prendre en charge tout cela, au niveau requis, selon moi c'est la question de l'entropie... nous qui vivons dans l'anthropocène... Nous sommes pris en tenaille.

L'entropie physique : il y a l'augmentation de l'entropie physique, c'est à dire la création du désordre, la perturbation des équilibres biosphériques, la pollution biosphérique etc. Tout ça c'est de l'entropie. C'est une question de physiciens, chimistes, géologues, etc.

L'entropie anthropique : il y a l'augmentation de l'entropie anthropique (c'est une question de géographes, de géographie humaine, de géographie économique) et en même temps elle est très complexe elle est aussi constituée par...

L'entropie sociale : il y a des couches là-dedans, des couches qui relèvent de la physique, de la biologie, de la géographie, de l'économie...

Le concept d'Anomie (Durkheim)... Le développement de la technologie industrielle peut conduire à l'anomie, c'est à dire à l'absence de lois. C'est ce que nous entrain de vivre, l'Uberisation toutes ces grandes perturbations dont nous parlons ici, ce sont des processus d'anomie.

Mais Durkheim ne se donne pas les moyens à mon avis de le penser véritablement face aux questions qui nous occupent face à l'anthropocène, c'est à dire les questions technologies, etc.

Il y a un horizon protentionnel dans toute société, ce qui fait une époque c'est qu'elle partage un horizon protentionnel, pas seulement elle partage aussi un héritage rétentionnel. Cet horizon protentionnel était altéré en grande partie détruit par le fait qu'il y a des systèmes rétentionnels automatisés en particulier la DATA économie qui assèche les protentions... par le fait que les rétentions que nous produisons lorsque nous interagissons avec elle sur des plateformes électroniques, elles engendrent des protentions artificielles qui ne sont pas les nôtres qui précèdent les nôtres qui les court-circuitent, en fait qui les vident, qui les assèchent. Et du coup, il y a un vide protentionnel y compris au niveau des individus qui fait que l'horizon protentionnel collectif est asséché qui est au fait remplacer par exemple par des systèmes qui relèvent de ce que la Gouvernementalité algorithmique. Du coup, elles éliminent les bifurcations potentielles aussi bien que les individus que les groupes d'individus, que la société toute entière, que la planète toute entière. Ils liquident plus généralement ce que Nietzsche appelait l'horizon de la promesse.

00:44:55

Protention et prophétie

Edgar Morin : « L’encyclique Laudato Si’ est peut-être l’acte 1 d’un appel pour une nouvelle civilisation »

Le texte de L’encyclique est une prophétique mais je ne suis pas du tout religieux, il y a un autre sens du mot prophétie que le mot religieux. Il y a un livre qui m'a été donné par Derrida qui s'appelle "De la prophétie" qui est un texte philosophique sur la prophétie, non pas théologique et qui pose qu'il y a toujours une dimension prophétique dans toute société. C'est très important cette question, je disais que je crois au miracle, et je crois aussi aux prophéties. On en parle beaucoup dans le champ financier tout comme on parle de promesse, les prophéties auto-réalisatrices et de l'économie des promesses. Mais la prophétie plus généralement c'est quelque chose de l'ordre aussi du performatif qu'il faudrait aujourd'hui revisiter en profondeur. Le champ performatif est plus généralement protentionnel, d'une manière ou d'une autre, prophétique est totalement envahi et parasité par l'industrie des protentions tertiaires, et c'est ça le sujet de l'anthropocène, de l'organologie de la volonté de l'anthropocène. Car la question que se pose dans l'anthropocène, c'est bien la question de la volonté.

Le capitalisme hyper-consumériste, c'est à dire le capitalisme actuel, le capitalisme consumériste c'était le capitalisme du XXe siècle. Le capitalisme hyper-consumériste c'est celui de l'Uberisation, de l'économie des datas, etc. C'est un capitalisme plus que jamais qui repose sur une organologie et une pharmacologie des habitudes. Quand vous êtes confrontés à un User-profiling sur Amazon, vous êtes confronté à vos habitudes, et les habitudes de vos amis ou de vos relations ou ceux qui vous ressemblent dans lesquels où on vous enferme. C'est un système anthropique des habitudes, c'est un renforcement industriel des habitudes qui est absolument catastrophique. L'habitude c'est ce qui rend débile... Aujourd'hui, nous vivons ça à l'échelle industrielle, c'est une fabrication industrielle de cet enfermement, et c'est une destruction de l'esprit que je définie comme celui qui se déshabitue. L'esprit c'est ce qui a la capacité de se déshabituer. Et je soutiens aussi que le capitalisme contemporain est fondé sur cette destruction de la capacité de se déshabituer, c'est capitalisme qui ne conduit pas simplement à la bêtise systémique mais au devenir fou. Et c'est vraiment le cas malheureusement.

Différance néguentropologique - Différance néguanthropologique

Dans la première séance du séminaire, comme à la fin de la société automatique, j'ai très vivement critiqué Claude Lévi-Strauss que j'ai accusé d'être un nihiliste, d'être le dernier homme, d'être dans tout ce qui a de plus d'exécrable dans le nihilisme... Paolo Vignola va faire une communication à Londres sur la question du nihilisme passif, nihilisme actif que je confonds moi-même dans mes références au nihilisme, je ne suis jamais revenu sur cette question, en particulier de Gilles Deleuze dans Nietzsche et la philosophie, Paolo va le faire et je m'en réjouis. J'ai accusé Lévi-Strauss d'être un nihiliste au sens le plus péjoratif du mot, je dois vous avouer que je suis un peu fasciné par le pessimisme de Lévi-Strauss et que je suis même happé par son pessimisme car je suis très profondément pessimiste. J'ai fait échos dans un de mes livres, dont je parlais sur l'Europe, dans une émission de tv où Lévi-Strauss devant les caméras avait dit : je m'apprête à quitter un monde que je n'aime pas. Je m'étais appesanti, d'un anthropologue disant à la tv, aux êtres humains, je m'apprête à vous quitter et je ne vous aime pas. Je n'aime pas le monde que nous formons, que nous ne formons pas justement. Et je comprends très bien Lévi-Strauss quand il dit ça. Mais je considère que le pessimisme et l'optimisme c'est ce que j'appelle de l'anti philosophie. La question n'est pas d'être optimisme ou pessimisme, c'est un sujet très compliqué et ce que dit Gilles Deleuze précisément il ne s'agit pas d'être optimisme ou pessimisme, il s'agit de former de nouvelles armes dit Gilles Deleuze. Juste après, il fait une lettre à Serge Daney sur le pessimisme et l'optimisme, il est happé lui-même par cette question aussi, d'une certaine manière en tout cas. C'est très compliqué, on ne peut pas y échapper à l'optimisme ou au pessimisme, on est plus au moins bipolaire... Mais philosophiquement parlant ce sont des questions qu'il faut neutraliser. L'optimisme ou pessimisme, ce sont des états d'âme, on ne pense pas avec des états d'âme, la pensée ce n'est pas des états d'âme, c'est l'âme-même, non pas les états qu'elle subie mais ces processus d'individuation. Et par rapport à cela la question ce n'est pas d'être optimisme ou pessimisme, c'est être courageux ou lâche, face au destin.

C'est la question où le dit très bien Gilles Deleuze, d'être digne de ce qui nous arrive.

Et ce qui nous arrive c'est le fatum. Aujourd'hui, depuis l'époque d'absence d'époque, le fatum c'est l'entropie. Pendant très longtemps le fatum c'est nous sommes tous mortels, nous finirons tous au cimetière, etc. Mais il y a la vie éternelle, et s'il n'y a pas la vie éternelle, il y aura d'autres vivants que moi. Aujourd'hui, on peut plus penser comme ça, c'est comme ça qu'on appelle la mort de Dieu, aujourd'hui il y a l'entropie...

Et face à l'entropie le problème n'est pas de savoir d'être optimisme ou pessimisme, on ne peut pas être optimisme face à l'entropie. Et du coup, on ne peut pas être pessimisme, non plus. Pour pouvoir être pessimisme, il faut pouvoir être optimisme, on ne peut pas être ni optimisme, ni pessimisme. On peut être lâche ou courageux.

Ce que j'appelle être courageux, c'est d'être capable de tirer une différance néguentropique et là je parle la langue de Derrida et de Deleuze en même temps. Tirer une différence, c'est une expression de Deleuze. La différance avec un "a" c'est une expression de Derrida. Dans "différence et répétition" de Deleuze dit : il faut soutirer une différence à la répétition. Nous devons nous dans le contexte de l'anthropocène prendre ces sujets au sérieux. Qu'est ce que c'est une différence à la répétition? C'est une néguentropie dans l'entropie.

La différance avec un "a" de Derrida, il faut lire le texte "La Différance" ...

La différance c'est ce qui permet de différer une échéance. C'est ça la néguentropie, c'est ce qui organise le fait de différer une échéance et en différant cette échéance de produire des différences. C'est à dire de différencier, l'être qui diffère, qui diffère dans le temps, il se différencie dans l'espace, c'est à dire il s'organise, c'est vraiment un discours sur la néguentropie. La différance de Derrida c'est la vie! Il y a une différance néguanthropologique, c'est à dire pharmacologique et ça que Derrida ne le permet pas de le penser. Et qu'il faut absolument le penser maintenant. La polarité courage, lâcheté c'est ce qui s'ouvre dans cette différance.

00:56:56

Aujourd'hui, nous sommes tous confrontés, que nous voulions bien l'admettre ou pas à la question du découragement. Le problème ce n'est pas d'être optimiste ou pessimiste, le problème c'est d'être courageux ou d'être découragé. Vous pouvez être très pessimiste et être courageux, vous pouvez être optimiste et découragé. Je vous signale que le courage c'est un mot hautement organologique car cela vient du cœur. Sacré cœur en christologie.

La question qui se pose ici, la question de la tentation. La tentation de l'abandon, nous sommes sans arrêt confrontés à la tentation d'abandonner, la lutte pour je ne sais pas quoi. De nous abandonner aussi par la même occasion au vertige et au délice de l'abandon.

Michel Guérin - La croyance de a à z- Face à la mélancolie dans l'anthropocène que faire?

Aristote - L'Homme de génie et la mélancolie -

Tous les grands penseurs que j'ai connu, Socrate, Platon... étaient des grands mélancoliques. Et se bourraient la gueule comme des malades. Parce que le texte porte essentiellement sur l'alcool et le pharmakon. Ils ne se posent pas la question est-ce c'est bien ou ce n'est pas bien. C'est comme ça c'est le mode de vie. Mais ils réfléchissent sur la gueule de bois et les effets que cela produit sur la pensée. Et c'est un texte sur le pharmakon. C'est une pharmacologie de la mélancolie à travers la question de l'alcool.

La question de la protention en générale... Si on la projette comme j'ai essayé de le faire l'autrefois pour la projeter correctement et rigoureusement selon moi il faut passer par "être et temps" de Heidegger qui pose que toute protention s'inscrit dans un être pour la mort, une anticipation de sa mort à soi. Et toute protention est inscrite sur un horizon mélancolique, de la mort. C'est la mort qui constitue la protention chez Heidegger à la différence chez Husserl. Husserl ne parle pas de ces aspects existentiaux. Chez Heidegger c'est le point de départ.
Nous sommes dans un contexte extrêmement mélancolique. Et face à quoi, lorsque Bonneuil et Fressoz nous disent en plus que c'est indépassable, c'est vraiment de l'archi-mélancolie et on ne peut pas en sortir en plus, on est là-dedans et on ne peut pas en sortir. Face à quoi Michel Guérin écrit ceci, qu'il faut se retirer. Il sait retirer en Haute-Provence et il réfléchit à la croyance. Et il croit qu'il faut se retirer. Moi, je pense que c'est une tentation dangereuse le retrait. Qu'il faille se retirer bien entendu, il faut se retirer en permanence mais à condition de se replonger en permanence dans dont on se retire. C'est ça que j'appelle l'intermittence.
Je crois à la philosophie expérimentale, à la philosophie qui se confronte au temps, à l'air du temps ou à l'absence de temps, à l'absence d'époque et à l'accident qui le constitue. Je pense qu'il est fondamental de se soumettre à l'intermittence et à l'expérience de la tentation qui est dans l'intermittence. Car cette question que pose Michel Guérin, se retirer et réfléchir à la croyance, c'est ce qui tente énormément de monde aujourd'hui. Je pense que c'est une tentation athéologique. Qui nous hante tous et c'est une tentation qui fait système avec le processus industriel de contrôle des protentions qui par ailleurs nous incite abandonner toutes protentions. Donc à accepter de vivre de survivre dans l'anthropocène. Je pense qu'il faut combattre toutes ces choses-là qui sont des fantasmes et parfois extrêmement puissant et fascinant même... Mais en même temps, il faut bien être conscient du fait que ce ne sont que des rationalisations de la pulsion de destruction que nous impose l'anthropocène... c'est de la pulsion de destruction négative qui en fait observe la destruction qui se contente de la regarder plutôt que détruire soi-même... c'est même encore à un niveau beaucoup plus dangereux.
Il faut absolument lutter contre cela, il faut lutter contre toute tentation d'observer la destruction du monde par pur curiosité qui serait une manière de céder à la jouissance de la curiosité pour la curiosité.

La question d'aujourd'hui c'est de pratiquer la quasi-causalité. Et la quasi casualité ce n'est pas du tout une jouissance de la pulsion de destruction, c'est l'engagement dans la possibilité néguanthropique ignorée... Un système ne peut pas produire une bifurcation néguanthropique délibérément, par calcul. Si non elle ne serait pas néguanthropique. Et la quasi-causalité à avoir avec la question du miracle.
David Hume, le plus grand mystère de la philosophie c'est la croyance.

Je ne suis pas entrain de me tourner vers une néo-christianité qui serait un retour aux origines qui ne sont pas du tout, les miennes. La question de la néguanthropie chez Nietzsche, elle s'appelle la question de la nouvelle croyance. Nietzsche dit que le nihilisme devra engendrer une nouvelle croyance.
Il faut aller au delà de ce qu'écrit Miche Guérin... il faut faire une organologie de la volonté, derrière son organologie de la croyance ou devant son organologie de la croyance. On en peut pas séparer ces deux questions et que ça nous emmènerait à lire Pascal à nous tourner vers le vide du ciel de Pascal...

01:08:30

Nous sommes à la veille du centième d'anniversaire du mouvement "Dada", dans un an à Zurich sera fêté au café Voltaire... sera fêté, la première séance du café Voltaire 1916 pendant la première guerre mondiale au moment où "l'apocalypse" est sur la terre. (Des millions de personnes massacrées dans les tranchées).

Paul Valery...

Claudel : Il faut qu'il y ait dans le poème un nombre tel qu'il empêche de compter.

Ça c'est de la pharmacologie où je ne m'y connais pas, ça c'est de la néguanthropologie, c'est de la bifurcation. C'est ça que font les poètes. Les poètes ce sont des gens qui calculent qui mesurent qui nombrent, la métrique. Mais qui excède la métrique par la métrique.

Paul Valery ; Stéphane Mallarmé, il écrit "crise de vers"...

01:30:30

Discussions...

1: Médine : Don't laik "propose un rêve" rêve devient cauchemar.

Est-ce que Médine n'est pas le représentant d'une part de la population française qui rêve différemment?... il y a un rapport au religieux qui m'intéresse.

2:

3: L'exemplarité : - la croyance de ce savoir - Répression de l'expression des exemples. De l'auto-censure à la censure mais en passant par les R3.

4: Raisons politiques

5: Question du mal - Je ne pourrais pas produire quelque chose de bien si je n'étais pas capable de faire le mal (Pas d'opposition).



Florian* : Tu sais, je crois que vous ne vous rendez pas compte de ce qui nous arrive. Quand je parle avec des jeunes de ma génération, ceux qui ont 2 ou 3 ans de plus ou de moins que moi, ils disent tous la même chose : on n'a plus ce rêve de fonder une famille, d'avoir des enfants, un métier, des idéaux, comme vous l'aviez quand vous étiez adolescents. Tout ça, c'est fini, parce qu'on est convaincu qu'on est la dernière, ou l'une des dernières générations avant la fin..."




Ps: par Sara Baranzoni


L’Anthropocène, Stiegler crée une sorte de carré sémiotique
Entropie - - - Néguentropie
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Anthropocène (entropocène) - - - Néguanthropocène

Où la relation entre le couple Entropie-Néguentropie ne doit pas être entendue dans le strict sens de la physique, mais plutôt dans un sens organologique – et donc hautement pharmacologique. Ça signifie qu’entropie et néguentropie ne sont pas opposées, mais plutôt qu’elles constituent une dynamique de tendances, dont l’une ne peut jamais annuler l’autre, mais seulement la renverser par intermittence, parce que ce qui produit de la néguentropie est en même temps producteur d'entropie, et vice-versa.






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23 juillet 2015