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Revirement de Platon



livre









Prise de notes

Revirement de Platon - République - Alètheia

La culture grecque qu'on appelle aussi présocratique. Comment Platon en quittant l'époque tragique à laquelle selon moi, Ménon appartient encore. Comment Platon abandonne, toute une conception de la vérité qui était celle des présocratiques et qui est je crois une conception vers laquelle que nous devons devoir revenir. Pas nous seulement mais la planète entière...

Aristote est né en 384 av. J.-C, 15 ans après la mort de Socrate. Platon avait 43 ans, il n'avait pas encore écrit la République. Et Aristote qui fût le meilleur élève de l'académie de Platon, est mort en 322 av. J.-C, environ 25 ans après Platon. Vers la fin de sa vie, il a écrit les livres qui sont rassemblés aujourd'hui "la Métaphysique". Qui constitue la base de toute la théologie chrétienne... Aristote de l'âme...

Cette année, dans ce cours, nous allons traiter : La question de l'âme.

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Question de l'âme, dont un de mes maîtres, Gérard Granel, qui grâce à lui m'a permis d'étudier la philosophie, dans une caverne, qui s'appelait la prison de Saint-Michel de Toulouse. Et qui disait l'âme est une invention de Platon, l'âme ce n'est pas un concept grec. Ça existe la psychè chez les grecs, mais là, au sens nous en parlons, dans le christianisme par exemple, au sens chez Freud, encore où on parle de la psychè... c'est une invention de Platon, disait Gérard Granel. Mais Aristote va écrire un livre qui s'appelle - De l'âme -. Un livre qui est absolument crucial, qu'il faut relire de très près. Dans la mesure, où, Aristote, il y définit l'âme par le désir, par son désir.

Il redonne au Banquet de Platon, une deuxième vie, un second souffle, mais en rompant, selon, moi, avec la République de Platon. Il revient au premier Platon, et il le réinterprète avec 50 ans de recul et ça le conduit à dire dans le livre - Alpha de la Métaphysique -, en citant un poète grec qui s'appelle Simonide. Que Dieu seul peut jouir de ce privilège, d'être toujours en acte, d'être toujours auprès de lui-même, d'être toujours à la hauteur de lui-même, pleinement lui-même.

Qu'est cela veut dire? Ça veut dire pour ce qui nous concerne, nous qui nous ne sommes pas des dieux, en général nous ne sommes pas à la hauteur de nous-mêmes. Nous sommes la plupart du temps, en dessous de nous-mêmes... Tricot dit la sagesse est interdite à la plupart des hommes qui doivent se soucier d'abord, d'assurer l'existence, la possession de la sagesse et plus qu'humaine.

Je ne dirais pas exactement cela, je dirais plutôt que chez Aristote, ce n'est pas que la sagesse, n'est pas accessible, oui, bien entendu que la sagesse est accessible. Mais elle n'est qu'accessible que par des efforts que la plupart du temps, les âmes noétiques comme il les appelle Aristote, il dit jamais les hommes, il dit les âmes noétiques ne peuvent accomplir, que par y accéder que par moment. Il faut noter que chez Aristote que l'âme désigne le vivant en général. "Psychè", on traduit en latin par "anima" et le radical vient d'"animal", "animé"... c'est le vivant en général. Pour Aristote une plante a une âme, un animal à une âme, un être humain à une âme. Mais âme, ça veut dire tout simplement doté d'un mouvement, d'un automouvement, tout simplement. Ça ne veut pas dire qu'une plante à des rêves ou une conscience, ni un animal d'ailleurs... ça veut dire que l'âme, c'est ce que désigne l'automouvement de la vie.

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e Et Aristote distingue des types de vie et en particulier la nôtre, qu'il l'appelle la vie noétique c'est à dire, la vie capable d'accéder à l'esprit au "nous". Pour Aristote, la plupart du temps, nous qui sommes des âmes noétiques, nous n'accédons pas au "nous". Nous restons presque des âmes sensitives, ça veut dire des animaux, nous nous comportons la plupart du temps comme des animaux. Le mode d'être ordinaire de l'âme noétique, c'est à dire de nous, dit Aristote, c'est d'être simplement sensitif et non pas noétique. Puisqu'il appelle la plante l'âme végétative, l'animal l'âme sensitive et l'homme l'âme noétique.

La plupart du temps, elle se comporte, sensitivement cette âme et ce n'est que par intermittence que de temps en temps, dans des circonstances exceptionnelles extraordinaires, elle passe au stade noétique. C'est à dire, elle devient noétique en acte et pas seulement en puissance. La plupart du temps, nous sommes que noétique en puissance, nous sommes capables de faire des tas de chose... de temps en temps, apparait l'extraordinaire, sensationnel. Le sensible devient sensationnel. Aristote dit: le suprasensible, le noétique. Aristote hérite de la différence que Platon va faire dans la République. Platon va faire cette opposition entre le sensible et l'intelligible. Mais à différence de Platon, Aristote ne va pas opposer le sensible et l'intelligible. Il ne va pas dire pour accéder à l'intelligible, il faut quitter le sensible, pas du tout bien au contraire. C'est pour ça que certain disent qu'Aristote est le premier philosophe empiriste, il parle du sensible pour accéder à l'intelligible à la différence de Platon... emperia, ça veut dire d'abord expérience, Aristote parle à partir de l'expérience, on doit passer à partir de l'expérience.

Quand est-il possible pour une âme noétique de passer à l'acte et d'avoir affaire à un changement qui fait qui était ordinaire devient tout à coup extra-ordinaire?

Tout à coup, il devient extraordinaire, d'ôter une épine de son pied. Cela devient extra-ordinaire, tout à coup, de voir ce geste banal par la vertu du regard d'un sculpteur antique et de sa merveilleuse attention à l'existence sensible de ce qui a d'apparence des plus anodins. D'en faire quelque chose d'exceptionnelle, extra-ordinaire, où le signe sensible devient non seulement de ce qui ex-iste, de ce qui peut exister. Et de ce qui en existant sensiblement se met à con-sister. Donner accès à une consistance qui à travers ce personnage qui a frappé les esprits occidentaux, va prendre des figures variées...

À travers une expérience du sensible qui n'est pas simplement le sensible mais le sensationnel qui s'appelle la sculpture, l'art. Et qui pour Aristote relève du noétique, du passage à l'acte à travers le sensible pour accéder à quelque chose supra-sensible (Kant); consistance (Stiegler). Tout un ensemble de strates se constitue et une mémoire se constitue. Qui fait dire à un poète allemand, Kleist, texte - Sur le théâtre de marionnettes- . Où Kleist fait l'éloge des marionnettes... dans la caverne ce que Platon reproche à ceux qui sont prisonniers et enfermés dans cette caverne, c'est d'être leurré par des marionnettes. Kleist dit, ce ne sont que des marionnettes qui permettent véritablement d'accéder à la quintessence de l'art, c'est à dire à la à la quintessence de supra-sensible pour un romantique allemand. Qui s'exprime, pour lui dans le souvenir : le hasard voulait que nous ayons vu à Paris, peu de temps auparavant de cet éphèbe grec qui s'enlève une épine du pied, dit Kleist. Il explique qu'il parle avec quelqu'un qui lui-même une sorte d'éphèbe qui est magnifique et qui lui parle de cet éphèbe qui l'a vu, cet éphèbe qui est une sculpture... et cet éphèbe se regarde lui-même, se voit et se compare et tout à coup s'écroule, parce qu'il devient ridicule dit Kleist. Tout à coup, ayant dit cela:

Je ris et rétorquait qu'il devait avoir visions! Il rougit et leva la deuxième fois le pied pour me le prouver mais, comme on aurait facilement pu le prévoir, sa tentative échoua. Déconcerté, il leva le pied une troisième et une quatrième fois, et il leva bien dix fois encore : en pure perte! Il était hors d'état de reproduire ce mouvement ---Que dis-je? Les mouvements qu'il faisait étaient si comiques, que j'eus de la peine à retenir mon rire.
Kleist


Je vous emmène dans l'expérience d'artefact et de la précarité dans laquelle nous vivons, au milieu de ces artefacts. De la fragilité, avec laquelle nous est possible parfois à accéder à des moments, extra-ordinaire. De ce passage au sensible au sensationnel ou au suprasensible qui nous permet notre capacité noétique, mais qui fait la plupart du temps, revenons à nos moutons en quoi nous consistons. La plupart du temps, nous restons des âmes sensitives mais à la différence de jolis petits moutons que nous voyons dans les champs, et bien quand les moutons sont des êtres humains, c'est laid! C'est profondément laid.

Heidegger n'aura pas échappé lui-même à ce dur destin. Il n'a pas échappé au dur destin de ce qui l'appellera lui-même un gardien de l'être. Pour moi, une sorte de gardien de moutons qui est toujours en quelque manière, ce gardien de mouton, je dis ça pour les moutons, pas pour les gardiens. Une sorte de mouton lui-même ou un bélier qui peut être d'ailleurs magnifique.

Mais si je vous parle des béliers, des moutons, des gardiens, c'est parce que toutes ces questions, il y a toujours un bouc émissaire. Il y a toujours la question d'un bouc émissaire qui va se poser comme dans le lévitique de la Bible que je ne vais pas vous commentez.

Revenons donc à ces moutons que nous sommes aussi, non seulement parfois mais souvent et même la plupart du temps quitte à nous faire tondre la laine sur le dos, voir nous faire égorger par je ne sais quel barbare.

Qu'est-ce que ça veut dire que nous sommes des moutons? ça veut dire que la plupart du temps nous sommes grégaires, craintifs et à partir de là, ce qui n'est pas possible pour un mouton indigne.

Qu'est-ce que vous avez à dire des indignés? Et bien il y a un sentiment d'indignité, aujourd'hui. Et ce mot d'indignité... Pic de la Mirandole qui définit l'être humain par la question de la dignité et de l'indignité.

L'indignité qu'est ce que c'est? C'est ce que nous éprouvons, lorsque nous nous trouvons nous-mêmes ou les autres, la plupart du temps nous le voyons chez les autres mais nous ne le voyons pas chez nous, fourbe, lâche, paresseux... nous aveuglant à nous-mêmes refusant de voir l'évidence, par exemple d'admettre que nous nous sommes trompés et que nous n'arrêtons pas de nous tromper. Nous sommes toujours prêts à faire la leçon aux autres, mais jamais à nous la faire nous mêmes. Ce que j'appelle notre condition pharmacologique.

Revenons à notre lot pharmacologique, c'est à dire ambigüe. Pourquoi et comment les grecs d'avant Platon posaient que nous sommes des êtres essentiellement pharmacologiques, c'est à dire ambigüe. Jamais certains d'eux-mêmes, toujours prêt de trahir.

Pour y comprendre et y revenir, revenons à Heidegger, dans un texte très important qu'il a consacré aux sophistes de Platon... ****(De ce qui vaut le coup d'être vécu, ce qui vaut vraiment quelque chose, par exemple la vérité géométrique, par exemple la justice. C'est véritablement le fond que nous valons quelque chose - Ce qui fait que la vie vaut le peine d'être vécue - Stiegler)

L'homme ne peut pas être constamment auprès des ****; l'être en permanence dans ce mode d'être original auprès des ****, il ne saurait en être question que de lui.

Ne rêvez pas qu'un jour vous pourrez accéder à la peine vérité, non ce n'est pas possible. Il ne serait d'être question pour l'homme de jouir du privilège d'être toujours en acte, comme disait Aristote dans la métaphysique en citant Simonide. Ça c'est réservé à Dieu, dit Aristote.

Heidegger rajoute ceci : le mode de son être temporel lui interdit de demeurer constamment auprès de l'äei (le toujours, ce qui est toujours). L'homme a besoin de se délasser, de se détendre loin du*** (de contempler ce qui mérite de l'être).

L'âme noétique veut être divertie. Elle peut régresser cette âme noétique, dit Aristote, au stade les plus stupide de l'âme sensitive... qui peut l'emmener au stade du poulet...

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Cette télévision, c'est l'organisation industrielle de la bêtise. Nous vivons dans une société qui indigne en ce moment dans plus de 40 villes américaines, il y a des gens qui manifestent en permanence ce moment... on manifeste partout sauf en France... Sauf qu'on manifeste et qu'on oublie de nous le dire... La télévision américaine contrôle toute l'information sauf sur internet...

Cette organisation industrielle de la bêtise, c'est quelque chose, dont, Aristote nous prévient...

L'ambigüité du statue des mortels, qui fait qu'ils ne doivent pas se prendre pour des dieux. C'est ça qu'enseignait les grecs. La religion grecque consistait à dire, il y a des dieux, nous les représentons pour que nous évitions de prendre pour des êtres comme cela. Ce sont des limites des dieux, ce ne sont pas des êtres qu'on va bientôt se trouver libérer. Ce sont nos propres limites.

Nous sommes toujours tentés de franchir nos propres limites, mais ce qu'il faut c'est de ne pas les franchir et jamais s'imaginer qu'on pourrait y échapper à la bêtise. C'est quand on est le plus bête en général qu'on croit qu'on échappe à la bêtise. À chaque fois que vous aurez le sentiment d'échapper à la bêtise, c'est là que vous serez le plus bête. Croire qu'on peut échapper à la bêtise, c'est comme Icare de croire qu'on peut atteindre le soleil. Et vous savez ce qu'il lui arrive, il s'imagine qu'il peut atteindre le soleil, il s'en approche, il fait des ailes avec de la cire, ses ailes fondent et il tombe. Je vous rappelle que la caverne de Platon, l'allégorie de la caverne, ça décrit comment, le philosophe va monter vers le soleil.


Ça ne veut pas dire qu'il n'est pas possible de passer à l'acte noétique et qui n'est pas possible de cultiver une relation; appelons ça à la vérité. Bien au contraire, mais ça n'est possible comme des poissons volants. On sort de temps en temps, du bain de bêtise dans lequel on baigne tous, et puis on y retombe. Parce que un poisson ça ne vole pas, ce n'est pas un oiseau. On sort du marécage et tout coup apparaît le vaste océan. Mais cette apparition, n'est possible à retombant dans l'eau.

Un aspect important est d'apprendre à tomber et aussi apprendre à ne pas tomber... car finalement apprendre à tomber, et apprendre à tomber et en apprenant à ne pas tomber, vous apprenez à tomber et en surplus, vous apprenez à ne pas tomber. Là, vous ne ressemblez plus du tout à un mouton à une bête, mais plutôt à un ange.

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Cet ange me rappelle le cygne... Le vierge, le vivace...

Un autre poème de Baudelaire, l'Albatros... La condition pharmacologique c'est l'infirmité. L'homme est un être infirme, non seulement sa mémoire part, et toutes sortes de raisons, il ne peut pas vivre sans prothèse sans pharmaka. Mais cet homme peut s'envoler comme cet albatros. -Le poète est semblable au prince des nuées, ses ailes de géant l'empêchent de marcher. - Baudelaire.

Cet albatros il n'est pas tombé mais il s'est posé et il devient ridicule, sur ce bateau. Baudelaire met une métaphore du poète qui lui est tombé, le poète. La servante de Thales se moquait de lui parce que un jour il était tombé dans un puits... parce qu'il regardait toujours dans les étoiles et c'est Thales qui a calculé notre calendrier... Sa servante, vous voilà bien, ça sert à quoi de regarder les étoiles, vaudrait bien mieux regarder à vos pieds.

Les étoiles dont le soleil est la plus proche de nous, la République nous en parle. Et invite les philosophes dans le mythe de la caverne à s'orienté vers les étoiles.

Ce poème de Baudelaire nous parle aussi, non pas des étoiles mais du ciel, de l'élément aérien de ce qui est en haut, à travers l'albatros. Le poète lui est tombé et que ses ailes de géant l'empêche de marcher, là où il est, il voudrait s'envoler.

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J'insiste sur ce point, comme j'ai insisté sur Mallarmé parce que les grands enjeux de la République de Platon, c'est le discours qu'il tient sur la poésie. Au livre III de la République Platon dit qu'il faut exclure les poètes de la cité. Ce sont des faiseurs d'images, des trompeurs, des gens dangereux.

En disant cela, je crois précisément que Platon se sépare d'une tradition tragique qui au contraire fait des poètes ceux qui donnent accès à la vérité. Et pas seulement des poètes, des artistes en général ou encore des ces funambules qui fascine Nietzsche, texte ainsi parlait Zarathoustra sur le funambule. Parce que le funambule, c'est celui qui sait vivre en équilibre instable.

Nous les êtres pharmacologiques, nous sommes des êtres qui vivons essentiellement dans un équilibre métastable. C'est à dire relativement instable et relativement stable, entre l'instabilité et la stabilité. Nous sommes ni stable ni instable. C'est ce qui fait que nous sommes dans le mouvement. Gilbert Simondon, dit la vie en générale est une métastabilité. Mais chez nous les êtres humains, ce n'est pas simplement notre dimension biologique, c'est nous dans notre totalité. Nous sommes perpétuellement entrain de nous transformer, nous sommes des tourbillons. Un système métastable, très ordinaire... il maintient sa forme et se déforme en permanence.

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Nous verrons bientôt ce que ne veut pas penser la République de Platon. C'est qu'il puisse y avoir de la métastabilité. C'est à dire qu'on ne peut jamais atteindre à la pure stabilité. Et que du coup, il faut rejeter les poètes, les montreurs d'images, les artistes, les saltimbanques qui eux sont des gens qui nous mettent face à cette métastabilité.

C'est à dire au danger mais aussi, face à splendeur de ses actes extraordinaires que sont les moments, où nous dépassons. Et nous pouvons nous dépasser en permanence... comme dans le jour de Gervaise de Zola... c'est le jour où elle fait cuire son oie, Gervaise est une pauvre femme, germinal qui vie dans la misère mais elle est capable comme dans le festin de Babette, elle est capable d'offrir à tous ces voisins une oie qu'elle prépare, et c'est magnifique et c'est du niveau de cela. En sommes-nous encore capables de cela? C'est toute la question. Ce n'est pas évident que nous en sommes encore capables car aujourd'hui nous vivons dans cette industrie qui nous invite à ces divertissements profondément régressifs (Téléréalité...).

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Dans le traité de l'âme, au lycée Aristote après la mort de Platon, revient vers une philosophie plus proche des tragiques qui disent on est régressif, il y a personne qui peut échapper à cela...

Aristote nous dit dans le traité de l'âme que l'âme noétique reste indécrottablement bête. Toujours susceptible de régression, et que la bêtise lorsqu'elle régresse vraiment conduit à la méchanceté. Et que cette méchanceté et cette bêtise, aujourd'hui... nous conduit au pire.

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J'appelle tragique la culture des grecques entant qu'il pose que les mortels qui sont entre les bêtes qui ne soucient pas de leur avenir et en particulier pas de leur mort et n'ont rien à décider, n'ont pas leur destin en main. Et les dieux d'autre part qui ne meurent pas et peuvent absolument tout et en particulier, le principal d'entre eux, Zeus qui détient le feu divin entre les mains. Ces mortels, dont ils sont issus d'un conflit chez les dieux entre les olympiens et les titans, entre Zeus et Prométhée. Ces mortels sont dans une situation d'ambigüité insoluble. Où pour eux tout ce qui est bien peut devenir mal.

Cette ambigüité, c'est celle de ce que Platon dans Phèdre appelle le pharmakon.


Phèdre est un dialogue très important...

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Dans Phèdre, Platon déploie 2 thèmes, l'un après l'autre très différents mais qui sont étroitement liés.

Dans Phèdre, Platon présentera, le pharmakon qu'est l'écriture sous son aspect essentiellement empoisonnant, je vous rappelle que Pharmakon ça veut dire drogue. Drogue au sens, où c'est un poison en même temps qu'un remède.

Dans Phèdre, Platon dira, l'écriture, c'est surtout un poison. Il ne niera pas en même temps qu'elle a des vertus. Mais il dira toutes les vertus qu'à l'écriture, sont des vertus illusoires et précaires. L'écriture nous dira Platon, et d'une façon générale le pharmakon, pas seulement l'écriture, toutes les techniques sont des pharmakas.

Pour Platon, c'est toujours ce qui peut arriver aux mortels après leur chute dans le corps. Pour comprendre de ce qui est enjeu dans le mythe de Theuth, ce dieu égyptien, il faut avoir compris de ce qui est enjeu dans l'allégorie de l'âme ailée.

Et dans l'allégorie de l'âme ailée, Phèdre nous dit que l'âme qui est immortelle, en principe n'est pas dans un corps. Et qu'elle tombe dans un corps à un moment donné pour une raison qu'on essaiera comprendre bientôt. Et que quand elle a un corps, elle oublie tout ce qu'elle savait, qu'elle a tout à réapprendre et que tombant dans son corps, elle tombe dans sa mort, dans la mortalité et dans la technicité. Elle tombe dans la condition mortelle qui est aussi la condition sensible, c'est à dire la condition qui trompe.

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Dans Ménon :

Les âmes sont dans l'Hadès, le lieu normal des âmes noétiques comme les appelle Aristote, dans l'Hadès, sous terre. Chez les grecs anciens l'Hadès est un souterrain, c'est là où sont les âmes des morts, les âmes des mortels. Et chez les tragiques ils sont mortels, ils ne peuvent pas devenir immortels, ce sont les dieux qui sont des immortels. Ça ne veut pas dire qu'elles ne peuvent pas sortir, elles peuvent sortir de temps en temps, comme au printemps l'herbe pousse,mais elles y retournent toujours comme en hiver, l'herbe en redescend.

Ça c'est le point départ, chez les tragiques et ça c'est un point d'arrivée qui n'est qu'un point de passage car on y retourne toujours là. C'est un cycle dans la Grèce tragique qui se produit ainsi. C'est ce que raconte Ménon, et c'est en cela que Ménon appartient encore à l'époque tragique.

Dans mon allégorie, le corps, c'est le corpus, ça va être des lieux pour la technique.

Maintenant ce que Raconte Phèdre le mythe de l'âme ailée, c'est exactement le contraire.

Dans La République : - L'âme vient du ciel, elle vole, elle a des ailes, elle n'a pas de corps, elle va tombée sur terre. Et à terre ça devient, une caverne. Elle va tomber dans un souterrain où elle est condamnée à vivre, dans une caverne. Ça sera pas dans Phèdre ça sera dans la République.

Dans Phèdre, elle tombe sur terre, dans la République elle tombe sous terre, dans la caverne. Il y a un changement de sens, dans le rapport entre le ciel et la terre, ici chez Platon et qu'à mon avis c'est ça le revirement, qui pose problème.

Dans le mythe de la caverne et de la république, Platon nous dira tout à fait au contraire de ce qu'il dira dans Ménon, qu'il est possible de sortir de la caverne. Au dessus de la caverne, sur la surface de la terre, où on peut regarder le ciel et tendre à aller vers le soleil.

Le Soleil, dans le livre VII de la République, qui est le symbole de l'être pure, du bien souverain. De ce qui est absolument intelligible ça veut dire totalement coupé du sensible, parce que le sensible produit que des illusions, comme les poètes.

Cet intelligible, c'est ce qui va permettre de répondre à la question : Qu'est ce que? D'une manière définitive. Et d'accéder au bien pur que Platon appelle aussi le souverain bien.

Si je me méfie de ce bien pur, si je vous invite de ne pas vous laisser aller la facilité d'opposer comme Platon le fait ici, le bon et de l'autre le mauvais, de l'autre coté l'intelligible et de l'autre le sensible, d'un coté l'âme et l'autre le corps, d'un coté la nature, l'autre coté la technique.

Ce n'est pas pour vous déprimer ou de vous empêcher, de trouver des consolations dans ces temps de détresse, on vous disant, ce n'est qu'un passage. Parce que le bien pur, qu'on appelle le bien pur conduit toujours à la purification, ça veut dire au mal pur. C'est ça le résultat du bien pur (Charnier nazi). Le mal pur, quand on parle du bien pur, si on dit s'il y a un bien pur, on pose nécessairement qu'il y a un mal pur... il faut ce qui est mal, soit purement mal, qui n'a rien de bien pour qu'on puisse pauser un bien pur, c'est purement logique.

Ça fait du mal, ça fait du bien ( vidéo - Damien Saez - Sexe )

À ce moment-là, pour réaliser le bien pur on va combattre le mal pur et en combattant le mal pur on va faire la mal pur. On va se trouver un bouc émissaire. Ce bouc émissaire, dans les années 30, c'est le juif aujourd'hui c'est le musulman, c'est le rom et d'autres... Malheureusement, parce que ça se multiplie, on en trouve beaucoup à un moment donné c'était, les bosniaques, etc.

Être vigilant contre cette idée que voudrait nous faire adopter Platon qu'il y aurait la possibilité d'accéder à un bien pur sans produire du mal pur.

J'ai joué avec le soleil qui m'a cramé les ailes mais je l'ai vu de si près que peu de gens peuvent en dire autant La liberté ou la mort, j'aurai eu les deux ( vidéo - Mano Solo - Ma Liberté )

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pharmakon Ça concerne la question, qu'est-ce que? Ménon, Socrate--> sur la vertu. Ménon répond en donnant des tas d'exemples... Socrate lui dit, mais tu me réponds pas à la question, tu me donnes des exemples. La vertu, ce n'est pas UNE vertu, la vertu c'est ce qui unifie toute les vertus possibles... c'est à dire l'unité.

L'unité, l'un, c'est la grande question de la philosophie. Qu'est-ce qui fait toute l'unité de toutes les possibilités d'écrire des cas spécifiques de vertu.

C'est la question de l'universel qui ne faut pas confondre avec ce que j'appelle le diversel. Cet universel de la vertu, ce que j'appelle une consistance... Cette consistance, je soutenais en m'appuyant sur Ménon qu'elle n'existe pas. Le cas idéal de la consistance, c'est l'idéalité géométrique, j'avais montré que le point géométrique n'existe pas, ne peut pas trouver un point géométrique dans l'espace. Mais en revanche il consiste, c'est lui seul qui permet de penser rationnellement à l'espace, c'est une idéalité.

Si je reviens sur ces questions, c'est parce que dans la République, là aussi se produit un revirement. Que tout à coup les idées, c'est à dire les idéalités en réalité. Platon se met à dire qu'elles existent, ce qu'on appelle le réalisme des idées. Ce ne sont plus des choses qui consistent mais ce sont les choses qui existent et même les seules choses qui existent réellement, dit Platon. Et il se met à dire ce que j'appelle le diversel, c'est à dire le sensible n'est qu'une illusion. Autrement dit le monde auquel où nous vivons c'est une illusion, le vraiment n'est pas là, ce qu'on va bientôt appeler en philosophie, l'outre monde et en religion plus tard l'au-delà. Ce monde dans lequel nous vivons est une illusion, au-delà de ce monde il y a un outre-monde qu'on appelle parfois l'outre-monde. Seul ce monde là est vrai et bon. C'est à partir de ce moment-là, qu'il va opposer le sensible d'un coté, l'illusion, l'intelligible de l'autre, c'est la vérité. Le corps d'un coté, c'est le sensible et l'illusion, l'intelligible de l'autre c'est l'âme et l'immortalité. La technique d'un coté, la vérité de l'autre.

Si Aristote héritera à certain égard la différence que Platon fait entre le sensible et l'intelligible, lui au contraire, il ne les opposera pas. Il dira que l'intelligible est irrémédiablement ancré dans le sensible, c'est à dire d'une certaine manière, il se constitue dans la caverne ou plutôt on ne peut pas opposer la caverne et le dehors de la caverne.

Dans la République, Platon veut au contraire que l'âme de l'être qui pense échapper à cette intermittence qui fait qu'on ne peut pas être constamment auprès des choses qu'ils valent le coup. On ne peut pas rester noétique en acte tout le temps, comme dieu. Et on est condamné à retomber sans cesse dans l'eau comme un poisson volant. Dans le Livre VII, de la République Platon dit les mortels doivent sortir du milieu artificiel qu'est la caverne.

Pourquoi artificiel? parce que ce qu'ils voient ceux sont des illusions par des marionnettes, c'est la TV dont je vous parlais tout à l'heure, ce sont des poulets qui regardent la TV. Comprenez-moi bien quand je vous dis cela, je ne suis pas entrain de dire que tout ce que dit Platon doit être balayé d'un revers de main. Parce que ce qu'il décrit, c'est ce que je vous disais tout à l'heure aussi. C'est pour ça que c'est compliqué.

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geométrie

Mais Platon dit, ils doivent sortir de la caverne, échapper à leur corporéité, à leur technicité, à leur mortalité, au risque de se prendre pour des dieux.

Ce que je crois là, sortir de la caverne, c'est renoncer à théoriser et à critiquer le milieu artificiel dont on ne sort comme un poisson volant. C'est à dire, c'est renoncer à penser la nécessité de retourner dans le milieu pharmacologique qu'à penser le pharmakon. C'est faire de la dénégation comme on dit en psychanalyse.

C'est en particulier renoncer à penser ce que pourtant, on n'arrête pas de pratiquer qui est l'écriture. Platon pratique l'écriture, il ne peut pas dénoncer le pharmakon autrement qu'en écrivant autrement dit en le pratiquant. Ici c'est de l'écriture de la géométrie qui est pour lui le modèle de l'anamnèse, c'est à dire de la réminiscence. Toute la question est là. Faut-il rejeter l'écriture, en disant on va s'en débarrasser et on va aller devenir comme des dieux, et être toujours dans la vérité ou faut-il pas au contraire dire, il y a une autre façon de pratiquer l'écriture que les sophistes.

Il y a une façon de sortir de l'eau comme un exocet, c'est un poisson volant mais aussi un missile, il y a plusieurs façons de faire avec l'esprit, notre capacité noétique, il faut beaucoup d'intelligence pour produire cet exocet mais on peut faire des sacrés bêtises.

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Je vous parle de poisson, d'exocet, de cygne, de saumons, l'animal que j'ai introduit cette année, c'est l'oiseau. C'est l'animal à partir duquel Platon métaphorise et ce qu'il essaye de penser à travers le Phèdre c'est l'âme ailée, l'âme ailée drôle d'oiseaux plutôt un couple de Pégases, ce sont des chevaux volants.

L'animal à partir duquel Platon métaphorise, c'est un oiseau et non pas un poisson et il destine le mortel à un ange, non pas ce que deviendra chez Platon, mais dans le christianisme tardif, tout comme dans l'islam d'ailleurs, un ange. Et plus précisément en tant que philosophe, un ange gardien. Dans la République, le philosophe doit devenir un gardien, c'est un ange, il est quasiment redevenu, une âme ailée, il s'est totalement purifié et il garde le troupeau de quoi? De mouton que nous sommes. En tout cas, ce devenir, ange gardien que peut devenir le philosophe en sortant de la caverne, ce n'est pas dans la République que Platon le pense d'abord, c'est dans le Phèdre, précisément où il essaye de penser l'allégorie de l'âme ailée.

Et cette allégorie de l'âme ailée, elle nous présente l'âme comme un attelage de 2 chevaux, qui ont des ailes qui sont des pégases et qui vivent en pleine lumière et au grand air.

Pourquoi elles volent ces âmes? Pourquoi elles sont au grand air en pleine lumière? Dans la représentation populaire grecque, les dieux se sont les étoiles. Tout comme chez les égyptiens et les mésopotamiens. Quand les astronomes qui sont aussi d'ailleurs chez les égyptiens et les mésopotamiens des astrologues observent les étoiles. Eux ils considèrent qu'ils observent des dieux. Des êtres qui disparaissent jamais, jusqu'au plus ancien temps... Pour les grecs ce qu'ils appellent la sphère des fixes, toutes ces étoiles qu'ils croient d'être piquées dans la voûte céleste. En fait, ce sont les dieux. Et nous nous sommes des êtres comme dira Aristote sublunaire, nous vivons sous la lune, nous ne sommes pas comme les dieux, nous sommes dans le monde du devenir. Pour les grecs ce monde des dieux, c'est le monde de ce qui devient pas, ce qui est tout le temps la même chose.

Donc, dans Phèdre Platon raconte l'allégorie de l'âme ailée, nos âmes avant que nous ne chutions dans un corps, c'est aussi la chute du "péché originel", ça prépare ce que la Bible la chute du péché originel. Avant cette chute dit Platon, dans Phèdre, nos âmes étaient avec les dieux... Platon dit, ces âmes, elles volent dans le ciel, c'est pour ça qu'elles ont des ailes. Et on verra bientôt qu'elles vont les perdre ces ailes, elles vont tomber... il y a un cheval qui a une tendance et un autre cheval qui a une autre tendance. Et ces 2 chevaux ne veulent pas faire la même chose, le cocher essaye de les tenir ensemble, il n'y arrive pas et du coup le char se renverse. Et quand le char se renverse l'âme ailée tombe sur la terre. Et en tombant sur la terre, elle se retrouve dans un corps. Au cours de cette chute, dont elle ressemble à celle d'Icare. Elle oublie tout ce qu'elle a su. Puisqu'elle a su dans la sphère des fixes auprès des étoiles, c'est la vérité pure.

01:06:00

Nous voyons l'âme tomber dans Phèdre et nous verrons dans la République l'âme remonter à la surface et remonter vers le soleil, dans la République en sortant de la caverne...

Mais l'enjeu ici, c'est d'échapper à cette condition qui se tient dans la caverne et sur la terre. Alors cette allégorie de Phèdre, selon moi, Phèdre qui arrive une bonne dizaine d'années après Ménon, c'est une façon que Platon à de reprendre une question qui a été posée par Ménon à savoir pourquoi, l'âme oublie-t-elle? La chute qui se produit dans Phèdre, c'est l'ange Lucifer, l'ange déchu, l'ange qui devient le diable. Ça ressemble beaucoup à l'âme qui est entrain de tomber chez Platon. Et cette chute de Phèdre qui est racontée dans l'allégorie de l'âme ailée explique par cette chute Platon, tente d'expliquer pourquoi dans Ménon, il avait soutenu pas lui mais Socrate que l'âme avait oublié tout ce qu'elle savait. Cette chute qui est aussi celle d'Icare. C'est tout à coup ce qui explique pourquoi nous avons tout oublié, mais nous pouvons nous en ressouvenir.

01:08:04

Et là, je reviens à Ménon, c'est là où Platon, en s'appuyant sur le mythe de Perséphone, définit la connaissance comme une reconnaissance, c'est à dire une réminiscence, anamnésis. Définir la vérité, la connaissance vraie, comme une réminiscence. C'est le trait fondamental de la pensée de Platon. C'est ça l'essentiel de Platon, c'est d'avoir posé cela. C'est pour ça que c'est un très grand penseur, c'est pour ça qu'il faut le lire. C'est ainsi qu'il définit la vérité en référence au mythe de Perséphone.

La problématique de Ménon, cours 22 janvier-2011-5 février 2011 - ( Lien )

Cette problématique du mythe Perséphone, elle se réfère à un rituel agraire, c'est le rituel des Mystères d'Éleusis. C'est un mythe agraire, un mythe agricole qui dans la mythologie grecque vise à rendre que la pousse printanière du blé.

Les Mystères d'Éleusis raconte comment Hadès, le dieu du royaume des morts à enlevé Perséphone fille de Déméter, la déesse de l'agriculture pour l'emmener sous terre avec les mortels. Cette déesse, cette immortelle, s'est ainsi vue imposer à vivre avec les morts un tiers de l'année durant l'hiver, c'est l'explication du cycle du vivant en réalité... Il s'agit à travers cela de rendre compte du printemps, c'est à dire de la naissance et de la mort, c'est à dire de l'hiver. Il s'agit dans cette référence d'expliquer le retour pourquoi le printemps revient et toujours doit repasser par l'hiver.

C'est le-->s<-- revenir qui est enjeu.

__________________________________________________________ Pensée du moment

Le retour en Paysage (Les Mystères d'Éleusis), le retour en despote (La République de Platon)

__________________________________________________________ Fin



Dans l'hiver le végétal, le vivant de façon général, disparaît sous terre passe à l'ombre dans les ténèbres et au printemps, il reparaît à la lumière et en plein soleil. Ce sont ces questions de soleil et d'ombre que nous retrouvons dans le mythe de la caverne, mais sous une tout autre allure.

Dans Ménon, c'est aussi en se référant à la lumière et à l'ombre pas à travers une allégorie mais à travers du mythe qu'il hérite des poètes et des prêtres et des prêtresses dit Socrate. Que Socrate va essayer de répondre à l'aporie de Ménon.

L'aporie de Ménon, mais Socrate tu me demandes, ce que c'est la vertu, tu prétends qu'on peut la trouver mais si nous la trouvons il n'est pas possible que nous la reconnaissions si nous la connaissons pas déjà. Ou bien nous ne la reconnaitrons pas parce que nous ne la connaissons pas déjà, et donc, il est impossible de la trouver. Ou bien nous la reconnaîtrons, ça veut dire qu'on la connaissait déjà, on ne la pas trouvée, on fait semblant de la chercher. Donc, tu te fous de moi, t'es comme les sophistes. Au fait, cette aporie a été inventée par les sophistes contre la philosophie pour retourner l'argument des philosophes contre les philosophes. Socrate dit à ce moment-là, tu as raison, au fait nous le savions déjà, mais nous l'avions oublié.

Et donc la connaissance est un ressouvenir, une anamnésis. Nous l'avions oublié mais ça peut revenir comme le printemps revient. Et ça peut revenir par intermittence au printemps et ça revient de l'Hadès, ça ressort de l'ombre, de sous terre là où est Perséphone, elle même contrainte de rester dans l'ombre souterraine tout au long de l'hiver, un tiers de l'année.

Socrate dit cela en réponse à l'aporie de Ménon. L'aporie de Ménon, c'est la recherche de ce que veut dire la vertu. Socrate prend l'aporie au sérieux, et il dit nous l'avions oublié. Et il dit aussi, lorsque nous dialoguons sincèrement de bonne foi, que nous recherchons véritablement ensemble par le dialogue et bien nous pouvons nous remémorer ce que nous avions oublié. La remémoration devient possible.

Là, il y a 2 choses qui restent mystérieuses:

Ce que nous avions vu l'année dernière, dans le Banquet, c'est que pour accéder à l'alètheia dans l'anamnesis, dans réminiscence. Au fait, ce qui nous permet dans le dialogue d'accéder à l'anamnesis, c'est l'amour. Car lorsque nous dialoguons, nous nous aimons. Dialoguer c'est s'aimer, par forcement au sens de ce couple merveilleux d'Éros et de Psychè sont entrain de s'aimer et vont s'aimer dans une communion charnelle.

Mais Diotima dans le banquet dit à la fin du Banquet; quand nous tombons amoureux de quelqu'un ou bien quand nous tombons amoureux d'une chose ça peut arriver, on peut tomber amoureux d'une œuvre d'art, comme pygmalion qui peut tomber de son propre œuvre d'art ou qu'on n'a pas faites soi-même... pas forcement être amoureux sexuellement. Ce que dit Diotima, on commence par aimer sexuellement, elle essaye d'expliquer l'homosexualité de l'époque, Socrate, Platon et tous ces gens-là avaient des amoureux, des amants. Et ils aimaient la beauté de ces enfants. Diotima dit on est ému par la beauté, qu'est ce qui fait que la beauté nous émeut. C'est qu'elle nous rappelle quelque chose.

Quand on grandit, quand on vieillit, petit à petit on se détache de ce qui est beau charnellement sensiblement et on se met à aimer la beauté en soi dit Diotima, la beauté pour elle-même. À ce moment-là, ce qu'on aime ça n'est plus simplement le sensible, ce qui relève ce que depuis Freud, on appelle la sublimation. La sublimation c'est l'amour de la poésie, c'est l'amour politique, c'est l'amour de la patrie tout ce que vous voulez, c'est l'amour de ce qui vaut le coup d'être vécu. De ce qui vaut qu'on vive pour cela.

notre loup À partir de là, Diotima dit dans le Banquet, la matrice de la vérité, c'est l'expérience amoureuse. Et cette expérience amoureuse, et bien quand elle se produit chez les philosophes, chez les sages, chez ceux qui ont accès à l'intelligible, à l'idéalité en propre, ça se produit dans le dialogue. Ça devient dialogique et ça se produit dans une activité purifiée épurée de ses attaches sensibles.
Mais dans ce livre-là, Diotima ne dit en aucun cas, que l'âme doit se détacher du corps. Elle dit au contraire que c'est à travers, l'expérience corporelle que le mortel qui est dans un corps, parce qu'à ce moment là Platon est toujours un tragique, fait l'expérience du beau.

Là où la République va rompre, c'est que tout à coup, Platon va séparer les 2, d'un coté on va mettre les moutons, et de l'autre coté, on va mettre les gardiens de moutons. Les gardiens de moutons s'appellent les philosophes et les moutons s'appellent les citoyens. Les gardiens de moutons, ça devient toujours des anges déchus, des Lucifers qui produisent le mal absolu. Ce qu'on appellera le mal absolu et pas simplement mal pur.



À l'époque de Ménon, Platon ne pensait du tout que l'immortalité était possible pour les âmes. En revanche, comme disait Perséphone, que certains s'exceptaient comme des héros qu'on n'oublie pas. Il posait, qu'il y a des inoubliables, des êtres inoubliables, ils ne sont pas immortels, il n'y a que les dieux qui sont immortels.

Ce sont des prêtres et des prêtresses ayant à cœur de pouvoir rendre raison des fonctions qu'ils remplissent ; c'est Pindare encore, et d'autres poètes en grand nombre, tous ceux qui sont vraiment divins. Et voici ce qu'ils disent : examine si leur langage te parait juste.

Ils disent donc que l'âme de l'homme est immortelle et que tantôt elle sort de la vie, ce qu'on appelle mourir, tantôt elle y rentre de nouveau mais qu'elle n'est jamais détruite ; et que pour cette raison, il faut dans cette vie tenir jusqu'au bout une conduite aussi sainte que possible ;
Théorie de la réminiscence


01:19:00

l'alètheia
Quoi qu'il en soit, l'âme oublie, nous dit Ménon, à oublier. Pourquoi est-ce qu'elle est oubliée? Comment s'est produit cet oubli? D'où vient le fait que la vérité a-lètheia, qui n'est pas lètheia, qui n'est pas Léthé (c'est aussi un fleuve qui traverse l'enfer, un fleuve où les âmes oublient tout)...



Léthé on pourrait dire que c'est "Latan". Ce qui est "Latan", c'est ce qui n'est pas "patan" et ça peut devenir "patan" ce qui est "Latan" peut devenir "patan" et même épatant. Ce qui est invisible peut devenir visible, ce qui était caché peut devenir manifeste.

Et même évident comme la vérité, comment peut-on accéder à l'a-lètheia, voilà la question que se pose Platon. Voilà, le mystère. C'est ça, qu'il essaye d'expliquer de Ménon au Banquet, du Banquet à Phèdre et de Phèdre à la République. Mais dans ces tentatives d'explications, je crois qu'il régresse, il perd de vue... qui reviendront avec Sigmund Freud, (l'interprétation des rêves), Freud pense le rêve et à travers le rêve, l'inconscient à travers les catégories du "Latan" et du "patan", du manifeste et du caché.

On pourrait se dire que les prisonniers de la caverne de Platon font une sorte de rêve, et ce rêve comment ne pas se dire qu'il est comme l'origine du monde humain, comme dans la caverne de Chauvet.






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8 mars 2016